C’était un beau jour au mois d’août. Je me promenais dans les collines à coté de Narbonne, un coin magnifique. J’hésitais……j’étais sur un seuil entre deux mondes, l’un si beau, joyeux, plein de couleurs, sensations. des oiseaux qui chantaient et voletaient d’un arbre à l’autre, le froissement des feuilles, les odeurs de la garrigue, le thym et le romarin. Un paysage plein de vie, je respirais le bonheur… Devant moi, l’obscurité. Je fermais la porte derrière moi et avançais entre les arbres. J’avançais lentement le pas lourd, mon cerveau engourdit par tout ce que je voyais a travers mes yeux humides. Tout autour, des troncs carbonisés, dénudés. Je respirais la désolation. Un paysage monochrome, noir et gris. Au sol un tapis épais , grisâtre, de cendres, tout végétation effacée. Il y avait un silence absolu et total. Pas le frémissement des feuilles, pas le cri des oiseaux, ni d’animaux qui s’échappent dans les buissons. Puis loin devant a travers les colonnes noircis j’apercevais des touches de couleur, c’étaient les vignes d’Armissan. Elles ont survécu, mais plus que ça, elles ont coupé le feu.